Aujourd’hui, rencontre avec Jean-Christophe Bott, vigneron au domaine Bott-Geyl, en Alsace !
D’où vient cette envie de faire partager aux visiteurs votre connaissance sur le vin, son élaboration, les accords mets et vins ?
L’idée première est de faire découvrir le domaine et ses particularités. Nous travaillons en biodynamie avec un process de production qui est assez particulier ; c’est à dire que nous intervenons de façon minimaliste dans le traitement de la vendange et dans le processus de transformation du jus de raisin en vin. Il faut toujours garder à l’esprit que tout se joue à la vigne et que seul un raisin de grande qualité permet de rêver un grand vin ! Donc l’idée c’est de faire découvrir aux visiteurs notre méthode de travail qui reste dans l’ensemble très traditionnelle mais qui utilise également des méthodes modernes.
Concernant les accords mets et vins, comme nous élaborons des vins avec une certaine personnalité, il ne faut pas hésiter à les accorder avec des plats qui ont de la personnalité !
Racontez-nous votre parcours en quelques lignes.
Dans le cadre de mes études, en 1991, je suis parti 3 mois dans un domaine viticole en Australie. Puis en 1992, je suis parti 3 mois également dans un domaine viticole en Afrique du Sud. Après ces expériences dans l’hémisphère Sud, j’ai choisi d’accroître mon expérience dans l’hémisphère Nord. En 1993, je suis donc parti plusieurs semaines en Bourgogne au Domaine des Comtes Lafon. En effet, après avoir développé mes compétences à l’étranger et m’être ouvert à d’autres cultures, rencontré des acteurs du monde vin et avoir été confronté à diverses problématiques de production d’autres pays ; je ne souhaitais pas repartir à l’étranger. J’avais envie de découvrir un domaine reconnu en Bourgogne, comme celui de Dominque Lafon à Meursault. Chez eux, j’ai appris le nec plus ultra en termes de production de raisins et de vinification.
Ensuite, la même année, j’ai repris les rennes de l’exploitation familiale. En 2000, j’ai choisi de convertir le domaine en culture biologique, puis en 2002 en culture biodynamique, car selon moi, c’est la seule manière de cheminer vers le plus haut degré d’expression de nos terroirs. Aujourd’hui, l’ensemble de l’exploitation (15ha) est converti et je m’applique à travailler 6 grands crus et 4 lieux-dits de manière à faire ressortir les particularités de chacun des terroirs.
Quelles sont les caractéristiques des vins du domaine Bott-Geyl ? Les meilleurs millésimes ?
Ce sont des vins avec de l’intensité et de la complexité, ce qui est lié à une haute maturité des raisins. Ce sont également des vins avec certaine plénitude, une harmonie et surtout, ils ont une belle aptitude au vieillissement.
Les meilleurs millésimes… je n’en ai pas que j’affectionne plus que d’autres mais il est vrai que 2010 et 2008 en Alsace sont des millésimes exceptionnels. 2013 et 2014 sont excellents en Riesling et 2012 est très bon également mais avec un côté un peu plus tendre. 2011 n’est pas réputé comme étant un grand millésime, mais je pense qu’il a un très bon potentiel dans tous les cépages grâce à des raisins très sains et de très beaux aromatiques.
Qu’est-ce que les gens apprécient le plus pendant la visite/dégustation ?
Je pense que c’est la cave, de voir les foudres et les bouteilles qui vieillissent ; et d’avoir des explications précises pendant la visite par la personne qui fait le vin et non des explications qui ressemblent à une fiche technique. Le vigneron est la personne la plus à même pour expliquer la production des raisins, leur transformation et la dégustation. Et le plus beau, c’est qu’il y a une relation particulière, privilégiée qui se créée entre les visiteurs et le vigneron.
Quels sont les incontournables de la région ? (bons-plans, évènements à ne pas manquer, patrimoine…)
Il y a tellement de choses à visiter et à faire dans la région, je pense qu’il y en a vraiment pour tous les goûts, comme : le Château du Haut-Koenigsbourg à Orschwiller, le quartier de la Petite Venise à Colmar ou bien la Cité de l’Automobile (musée Schlumpf) à Mulhouse. Plus proche de chez nous, il y a la visite des villages typiques comme Kaysersber, Ribeauvillé et Riquewihr.
Et il ne faut surtout pas manquer la gastronomie alsacienne ! Comme l’Auberge de l’Ill à Illhausern, La Table du Gourmet à Riquewihr, La taverne Alsacienne à Ingersheim ou bien encore la Winstub du Sommelier à Bergheim…
Quel regard portez-vous sur l’oenotourisme ?
Aujourd’hui, l’oenotourisme c’est dans l’air du temps ! Les loisirs ont changé. Les gens ont envie d’en connaitre davantage. Ils ont envie d’avoir des vacances « intelligentes » c’est-à-dire de prendre du bon temps, de bien manger, de bien boire et d’avoir également un côté ludique, éducatif, culturel. Il ne suffit plus de rester 2 semaines sur une plage et de boire le même cocktail à la même heure… Je pense que les gens recherchent la possibilité de s’enrichir à la fois le corps et l’esprit ; le corps par la gastronomie et l’esprit par les rencontres, les connaissances…